Dakhla accueille le premier Sommet africain dédié aux systèmes de santé et à l’autonomie sanitaire
Le continent adopte une feuille de route ambitieuse pour 2030
Le tout premier Sommet africain consacré aux systèmes de santé et à la souveraineté sanitaire s’est achevé samedi 29 novembre par l’adoption de la « Déclaration de Dakhla ». Ce texte fondateur réaffirme les principes fondamentaux du droit universel à la santé, de l’équité, de la solidarité panafricaine et du leadership continental dans l’élaboration de réponses sanitaires propres à l’Afrique.
Un événement historique organisé au Sahara marocain
Organisées par la Fondation Mohammed VI des Sciences et de la Santé (FM6SS), ces assises de deux jours ont débuté le vendredi 28 novembre dans la ville de Dakhla, située au sud-ouest du Sahara marocain. L’événement a mobilisé environ 200 experts africains présents physiquement et plus de 1 000 participants connectés à distance.
Un constat lucide sur les fragilités structurelles
À travers cette Déclaration, les professionnels et experts de la santé dressent un diagnostic sans complaisance des vulnérabilités continentales. Les crises sanitaires récentes ont mis en lumière la fragmentation des dispositifs de santé, les disparités criantes dans l’accès aux soins et, surtout, la dépendance excessive aux importations de produits pharmaceutiques, de vaccins et d’équipements médicaux. Cette situation constitue désormais un enjeu majeur de sécurité pour l’ensemble du continent.
Cinq axes stratégiques pour transformer les systèmes de santé
Les échanges ont permis d’identifier cinq piliers essentiels pour renforcer les réseaux sanitaires africains :
Le premier pilier place la santé publique et l’épidémiologie au centre des préoccupations, en érigeant la prévention comme fondement des politiques publiques. Le deuxième volet concerne le renforcement des infrastructures et l’équité dans l’accès aux soins, notamment via des services de proximité et des circuits d’approvisionnement fiables.
Le troisième axe souligne l’urgence d’investissements massifs dans la formation des professionnels et la fidélisation des talents. Le quatrième pilier prône un financement accru assorti d’une gouvernance transparente et responsable. Enfin, le cinquième axe insiste sur la nécessité de stimuler la recherche et développement africaine en établissant des centres de production locaux et en intégrant stratégiquement l’intelligence artificielle.
Une trajectoire claire jusqu’en 2030
La Déclaration de Dakhla dessine un calendrier précis d’actions pour les années à venir. L’année 2026 sera consacrée à l’établissement des bases solides, centrées sur la prévention et la formation professionnelle.
En 2027, l’accent sera mis sur l’amélioration de l’accès aux produits pharmaceutiques et aux vaccins, ainsi que sur l’incorporation de l’intelligence artificielle dans les dispositifs sanitaires. L’année 2028 verra l’évaluation des politiques publiques et le renforcement des collaborations entre secteurs public et privé.
L’année 2029 se concentrera sur la résilience des systèmes et la préparation stratégique face aux crises futures. L’objectif ultime fixé à 2030 : la réalisation complète de la souveraineté sanitaire africaine, pour un continent davantage autonome, robuste et uni.
Un engagement collectif pour une renaissance sanitaire
Par cette Déclaration, les participants s’engagent fermement à soutenir cette trajectoire transformatrice en consolidant la gouvernance, en augmentant substantiellement les budgets alloués à la santé et en dotant l’African Academy of Health Sciences (AAHS) des ressources nécessaires pour orchestrer les réseaux d’excellence continentaux.
Un appel est lancé aux gouvernements, institutions universitaires, secteur privé et partenaires internationaux pour rejoindre cet effort commun. L’ambition affichée : faire de cette décennie celle de la renaissance sanitaire africaine, portée par un continent confiant dans ses capacités, riche de ses compétences et créatif dans ses solutions, maître de sa santé et de son destin.
